18 mars 2024 1 18 /03 /mars /2024 18:11

 

De la stratégie politicarde sur le dos des élèves, il fallait oser. Attal l'a fait, en imposant contre les avis des spécialistes de l'éducation de répartir les collégiens par "groupes de niveau". De la formation émancipatrice des ados, il s'en fout, seule l'intéresse la tactique envers un électorat ciblé : le signal est envoyé aux grincheux, aux égoïstes, à ceux qui rêvent de ségrégation, comme si, en leur offrant sur un plateau une réponse digne des pires anti-républicains, il allait obtenir d'eux qu'ils lui fassent confiance. Au contraire, l'Histoire montre que, ce faisant, il court le grave risque de les conforter dans leur obscurantisme et de les voir préférer l'original de l'extrême-droite au pastiche qu'il se hasarde à incarner.

 

Et, pour mener à bien sa vilaine entreprise, Attal veut utiliser les personnels de l'Éducation nationale auxquels il prétend imposer de faire l'exact contraire de ce que leur formation, leur mission et leur éthique fondées sur l'égalité républicaine leur commandent.

 

Mais mes anciens collègues profs ont le pouvoir de ne pas se rendre complices de cette manœuvre indigne du sanctuaire institutionnel qu'est l'École de la République. Comment ? En adoptant la ligne de conduite du "bien faire, laisser dire" qui vaut bien des résistances actives et qui permet d'économiser son énergie pour d'autres luttes. Explications et suggestions...

 

 

DE FAUSSES BONNES IDÉES UTILISÉES À D'AUTRES FINS

 

Sur le fond, ceux qui sont vent debout contre cette réforme imbécile ont bien raison de l'être. Tous les scientifiques de la planète le confirment, et, sans même faire appel aux érudits, tous les enseignants le savent par expérience : la relégation dans un groupe homogène des élèves en difficulté, fût-il à effectifs réduits, ne suffit pas à leur permettre de progresser, pas plus que l'exclusion des "mauvais élèves" n'aide à elle seule les "bons" maintenus entre eux à devenir encore meilleurs. En revanche, la diversité de niveaux crée les conditions de l'émulation de tous qui, au moins pour certains, en tirent profit en termes de résultats. Et c'est d'autant plus vrai lorsque sont créées les conditions de la mixité sociale et de l'aide aux élèves en difficulté. Tout au plus les profs gagnent-ils un peu dans la gestion de leurs élèves, avec moins d'obligation de diversification ou de régulation des comportements de ceux qui "ne suivent pas" ou, a contrario, de ceux qui "ont vite fini leur travail et s'ennuient". Mais ça se saurait si l'ambition ministérielle était le confort professionnel de ses fonctionnaires.

 

 

MAIS LES PROFS ONT L'OUTIL POUR EMPÊCHER L'INDICIBLE

 

Il n'y a donc aucune raison pédagogique à mettre en œuvre ce que demande Attal, sans même parler des raisons sociales. Et le ministère de l'Éducation nationale lui-même livre aux collèges les clés pour s'exonérer de sa propre stupide injonction. Le décret récemment paru stipule en effet que « les groupes sont constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs ». On lit bien : « des besoins des élèves identifiés par les professeurs ». Du coup, il suffit aux enseignants – et pas à leur hiérarchie – de considérer que « les besoins des élèves », c'est de vivre leur scolarité dans un groupe-classe riche de son hétérogénéité, de bénéficier d'une scolarité sans discrimination stigmatisante, et de continuer à profiter des projets éducatifs spécifiques (demi-groupes en travaux pratiques de sciences et technologies, classes-défense, classes-patrimoine, etc) et des enseignements moins courus que d'autres (langues anciennes et régionales, allemand en Provence ou italien en Picardie, arabe, chinois, etc) qui disparaîtraient automatiquement parce que les dotations horaires, non extensibles, vont servir à organiser ces funestes "groupes de niveau". À charge donc aux enseignants de prendre le ministre au mot, le décret au pied de la lettre, et de constituer les classes eux-mêmes, sans intervention de leur hiérarchie et sans tenir compte des résultats scolaires des uns et des autres de leurs collégiens. Et le faire au nom « des besoins des élèves ». Le tour est joué. Laisser dire, et bien faire...

 

 

L'AUTONOMIE DES ÉTABLISSEMENTS À ACTIVER FACE À LA BÊTISE

 

J'ai connu dans ma carrière de prof neuf chefs d'établissement, chacun avec sa personnalité, ses intérêts, ses passions, ses "dadas", mais tous avec un sens aigu du service public de l'École laïque et un réel effort d'accompagnement de ceux qui dispensent l'enseignement aux jeunes. Eux-mêmes issus du corps enseignant ou de la vie scolaire, aucun n'a jamais imposé quelque stratégie pédagogique que ce soit. Que les principaux de collège laissent faire leurs professeurs. Les inspecteurs eux-mêmes contestent cette soi-disant réforme, ils ne viendront pas leur chercher des poux dans la tête. Comment le pourraient-ils, puisque les équipes de profs ne feraient qu'appliquer scrupuleusement le décret d'une ministre qui rappelle à qui veut l'entendre l'importance de l'autonomie des établissements ? D'ailleurs, alors qu'on entend déjà certains chefs d'établissements de l'enseignement privé confessionnel expliquer qu'ils ne mettront pas en place le projet, ce serait un comble qu'on fasse des misères aux "hussards noirs de la République". Laisser dire, et bien faire...

 

 

BIEN FAIRE, ET LAISSER DIRE...

 

Bien faire, laisser dire... C'est aussi en faisant mine d'obéir, le dos rond, tout en agissant avec efficience sans tambour ni trompette, qu'on peut arriver à ses fins. Les instituteurs résistants des années 1940 prenaient bien garde d'afficher le portrait de Pétain au-dessus du tableau noir et de faire entonner Maréchal nous voilà à leurs élèves, mais éveillaient les consciences habilement au détour des leçons de morale, voire cachaient des enfants juifs ou sabotaient des voies ferrées. Sans aller jusque là, on a tout de même de quoi faire en finesse. Surtout qu'il faut ménager son énergie revendicative car il y a d'autres enjeux de fond, parce que l'École va mal.

 

Mais si l'École va mal, ce n'est pas à cause de la diversité socio-économique et de performance scolaire des jeunes dans les classes. C'est parce qu'on la dépossède méthodiquement de ses moyens, en postes d'enseignants et de vie scolaire et en ressources financières et logistiques, parce qu'on ne revalorise pas les métiers de ceux qui s'y impliquent, parce qu'on n'investit pas dans la formation initiale et continue, parce qu'on caporalise la gestion des équipes, parce qu'on étrangle budgétairement les collectivités locales qui peinent à assurer des conditions matérielles propices à l'éveil et aux apprentissages dans des locaux adaptés, parce qu'on réduit sans cesse les moyens de l'accompagnement des jeunes en difficulté du fait de la réalité sociale de leurs environnements familiaux. Ça, ce sont des combats francs à mener.

 

On ne résoudra rien avec des groupes de niveaux, des uniformes, des "chocs de savoirs", et autres concepts inopérants qui ne servent qu'à faire glousser d'aise les réactionnaires nostalgiques d'un passé aussi radieux qu'imaginaire dont on croit que, en les abreuvant de termes guerriers, on va éviter qu'ils donnent leurs voix aux totalitaires qui leur vendent de chimériques lendemains, lesquels, comme l'Histoire et des présents d'ailleurs nous l'apprennent, ne seraient faits que d'inégalités accrues, de discriminations, de rejet des autres, de chacun pour soi, de perte de libertés, et de danger pour la Paix.

 

Attal doit pourtant le savoir. Il joue avec le feu. Les profs et les chefs d'établissements peuvent le ramener à la raison.

 

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8 février 2024 4 08 /02 /février /2024 16:17

 

Les 12000 familles de La Seyne et de notre Métropole qui attendent désespérément un habitat social, parfois depuis une décennie, ont-elles entendu le Premier ministre répéter à l’envi qu’il va désormais privilégier les foyers les plus aisés au détriment des plus précaires en matière de logement ?

 

Oh, ce n’est pas dit comme ça, mais, à l’arrivée, c’est immanquablement ce qui va se produire s’il concrétise sa terrible annonce d’inclure les “logements locatifs intermédiaires“ (LLI) dans l’obligation faite aux communes de disposer de 25 % de logements sociaux. Je vais essayer d'exposer simplement la démonstration.

 

Et les élus de La Seyne et de Toulon Provence Méditerranée, qu’en pensent-ils ? Que compte dire leur maire aux 20 % de Seynois vivant au-dessous du seuil de pauvreté *, aux 48 % de Seynois non imposables, et aux 77 % éligibles au vrai logement social ? Notre édile a-t-elle l’intention de contester publiquement les intentions funestes du gouvernement ?

 

 

EX-CAMARADE ATTAL, TA SUPERCHERIE TRAITRESSE NE DEVRAIT TROMPER PERSONNE

 

C’est un peu compliqué, mais, si je parviens à bien l’expliquer, on pourra comprendre la supercherie habile et démagogique de M. Attal, surtout en faveur des maires rétifs à l’équité républicaine.

 

Le “ I ” de “LLI” signifie “Intermédiaire”, c’est-à-dire que ces habitats sont destinés à offrir une solution entre le logement social et les logements loués au prix du marché, autrement dit qu’ils concernent les familles qui dépassent un peu les plafonds de ressources qui les auraient rendues éligibles à un habitat réellement social.

 

Une bonne partie des couches moyennes sont déjà éligibles au logement social, pour peu que leur revenu fiscal de référence soit inférieur à 2360 euros mensuels pour une personne seule, et à proportion pour un foyer. Pour ces familles, ces logements, qu’on appelle “PLS“, constituent ce qu’on peut qualifier de “haut de gamme” de l’habitat social.

 

Or l’INSEE nous apprend que le revenu médian de référence pour une personne est en 2021 de 1886 euros par mois dans notre Métropole varoise (et 1783 euros à La Seyne). Ça veut dire que la moitié des gens de chez nous vivent au-dessous de ce revenu. Et c’est autour de ce niveau de revenu médian que l’on situe ce qu’on appelle les “classes moyennes”. On le voit, on est très loin des 2360 euros par personne au-delà desquels le revenu moyen doit se situer pour ne plus être éligible au logement social.

 

La réalité, car ces 2360 euros constituent un plancher, est même que les foyers pouvant accéder aux “LLI” sont ceux dont le revenu est plutôt de l’ordre de 2900 euros par personne et par mois. Ce ne sont certes pas les familles des patrons du CAC.40, mais on est tout de même très au-dessus de la classe moyenne !

 

Alors, M. Attal, soit n’y comprend rien, soit joue les bonimenteurs, lorsqu’il justifie sa volonté de réforme par un souci de soutenir les classes moyennes.

 

 

LE JADIS CAMARADE SOCIALISTE ATTAL BIEN PIRE QUE SARKOZY

 

En tout cas, M. Attal ouvre la boîte de Pandore en entrant les “LLI” dans le calcul des 25 % d’habitats sociaux imposés à chaque commune par la loi. Même M. Sarkozy n’a pas osé le faire ! M. Attal instaure clairement un système d’éviction au détriment du logement social dans toutes ses "gammes", depuis le très social (PLAI) jusqu’au logement social abordable pour les classes moyennes (PLS).

 

Et il obère un peu plus le pouvoir d’achat des pauvres, mais aussi celui des classes moyennes qu'il feint de vouloir aider. En effet, les maires réfractaires aux constructions de logements sociaux – et ça ne manque pas dans le Var et en Provence – vont se frotter les mains. Pour beaucoup, il n’y aura plus ni obligation de construire, ni amendes. Mais surtout, hélas, faute d’offre nouvelle de logement social, notamment public, les plus précaires continueront à subir les loyers indignes de marchands de sommeil dans des appartements souvent dégradés ou, s'ils parviennent à accepter de se loger dans de l’habitat autre que le “super-social” (PLAI ou PLUS), ils seront redevables de loyers plus élevés, occupant cet habitat (PLS) normalement prévu pour la classe moyenne. Et, en conséquence, cette dernière continuera à n’avoir d’autre solution de résidence que le “LLI”... dont les loyers vont immanquablement continuer à grimper.

 

L’incidence, c’est qu’on va assister à un effet massif d’apartheid territorial social qui va en découler, et bien sûr au détriment des catégories populaires, surtout les très appauvries, avec de terribles effets sur la mixité sociale. Pour combattre les ghettos, il faut du logement social partout, de toutes “gammes”, dans toutes les quartiers de toutes les villes, et notamment là où cette mesure anti-républicaine de M. Attal va exonérer les communes récalcitrantes de leur contribution indispensable au respect des valeurs de notre République.

 

 

ET LES ÉLUS QU'ON CROIT RÉPUBLICAINS À LA SEYNE, ILS DISENT QUOI ?

 

Alors, de deux choses l’une : ou bien tout ça convient à la maire de La Seyne, à ses élus représentant la commune au sein de l’office intercommunal d’HLM ou chargés de la politique de la ville ou de l'action sociale, supposés investis en faveur des habitants les plus vulnérables, et ils continuent à se taire (« pour ne pas faire de la politique », selon l'un d'eux), ou bien ils décident de défendre près des trois-quarts des Seynois qui seront demain les victimes d’une décision inique d’un État dont les commentateurs objectifs disent qu’il opère un virage à droite, et alors ils s'insurgent haut et fort. Or, pour l'heure, nul ne les entend.

 

Moi, j’assume de dire qu’il s’agit en réalité d’un virage à l’extrême-droite de la part de l'État, assertion corroborée par le silence complice face à cette grave annonce des – hélas – nombreux élus locaux et parlementaires varois du RN qui doivent boire du petit lait en constatant que, reprenant sournoisement leurs antiennes comme ils l’ont fait avec l’abjecte loi sur l’immigration, les soi-disant républicains qui gouvernent aujourd’hui la France déroulent en fait le tapis rouge à leurs idées nauséabondes.

 

 

Au peuple populaire de La Seyne et de la Métropole, des plus humbles aux classes moyennes – soit les trois-quarts des Seynois et gens de TPM selon l'INSEE –, je ne peux faire moins que supplier : « N’écoutez pas ceux qui vous serinent qu’il faut se méfier “des extrêmes de droite et de gauche”. Ceux qui vous disent cette hérésie globalisante font en réalité le lit de ceux qui promeuvent des idées qui ont conduit au nationalisme, au totalitarisme, jusqu’au fascisme et au nazisme, comme l’ont fait – peut-être pour certains à leur corps défendant – trop de conservateurs des années ‘20 et ‘30 du XXe siècle en Europe. Aujourd’hui, ce sont des soi-disant « extrémistes » comme moi qui vous conjurent de vous prémunir du pire. Vous pouvez y parvenir, pour peu que vous vous impliquiez, malgré vos indicibles difficultés du quotidien, pour défendre, avec les gens de gauche et les républicains sincères – ne fussent-ils pas de gauche – de chez nous, vos droits qui ne sont jamais que... les Droits de l’Homme ».

 

 

* : plus de 5700 sur environ 31100 foyers fiscaux (données 2021 de l'INSEE)


 

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9 janvier 2024 2 09 /01 /janvier /2024 13:01

 

Espérons pour La Seyne que le nouveau Premier ministre aura été informé du changement d'équipe municipale survenu en 2020. Parce que, sinon, il pourrait avoir envie d'appliquer la sentence selon laquelle la vengeance est un plat qui se mange froid.

 

Il faut dire que nous lui avons mené la vie rude lorsque, en 2012, jeune collaborateur de Madame Touraine, la ministre de la santé de François Hollande, il a été chargé par celle-ci d'accomplir l'exact contraire de l'engagement formel pris par le président de la République de maintenir la maternité de notre hôpital public (lire ICI). Aussi rigide que sa patronne que j'avais surnommée « La Dame de Fer », il fut mon interlocuteur consciencieux et obstiné pour mener le dossier de la fermeture de ce service public pourtant essentiel aux 200.000 habitants de l'ouest varois.

 

 

CHANGEMENT DE PREMIER MINISTRE, MAIS PAS DE LIGNE DÉVASTATRICE DE L'ACTION PUBLIQUE 

 

Avec l'équipe municipale seynoise d'aujourd'hui, le risque de trouver face au gouvernement des défenseurs de l'action publique est heureusement bien moindre, tant leurs objectifs sont similaires. En trois ans, on aura assisté chez nous à des démantèlements contre lesquels la maire n'a pas bronché : la disparition du bureau de poste de Tamaris que notre équipe de gauche avait sauvegardé en l'installant à la médiathèque municipale du Clos Saint Louis, la fermeture du point d'accueil à La Seyne des services locaux des impôts et finances publiques, le renvoi aux oubliettes du projet d'une nouvelle ligne de transports publics par bateaux-bus, l'absorption de notre office public communal d'HLM par celui de Toulon, ou le refus de l'État d'entrer provisoirement au capital de CNIM pour sauver notre entreprise-phare qui a fini par sombrer.

 

 

VILLE ET GOUVERNEMENT : MÊMES LOGIQUES LIBÉRALES

 

La Ville s'emploie d'ailleurs elle-même à fragiliser son propre service public de proximité : la Maison des Services avec sa Maison de la Justice et du Droit toujours dans l'incertitude quant à son devenir dans son intégralité, la réduction de l'offre des accueils de loisirs des enfants si indispensable en été, la disparition de l'hébergement de jeunes à Saint-Elme qui permettait des échanges fructueux entre Seynois et visiteurs, l'augmentation de la tarification des cantines scolaires, le report sine die de la reconstruction du groupe scolaire Mabily-Verne, le doublement de la subvention municipale à l'enseignement privé confessionnel au détriment des subventions aux associations agréées pour des missions de service public, la fermeture du foyer communal des anciens Aristide-Briand, le "pôle de santé" du centre-ville dont on n'entend plus parler, ou l'enterrement du projet de crèche publique prévu et financé dans le cadre du programme de rénovation du centre ancien, pour ne citer que quelques décisions. Ça fait pas mal de sapes du service dû à la population qui, il faut être honnête, s'opèrent sans toutefois affaiblir les missions communales de la communication politicienne et de l'événementiel promotionnel qui n'ont jamais autant été au mieux de leur forme...

 

Non, La Seyne n'a finalement pas grand chose à craindre du changement de l'exécutif de l'État. Le nouveau Premier ministre devrait bien s'entendre avec une telle équipe de naufrageurs du service commun universel qui est supposé réduire les impacts des inégalités sociales et économiques des habitants. Il ne sera sûrement pas troublé par des remontrances seynoises lorsqu'il confiera à ses ministres le soin de poursuivre les basses œuvres de sabordage de l'édifice républicain issu du programme du Conseil National de la Résistance engagées sous Monsieur Sarkozy, pas assez ralenties sous Monsieur Hollande, et reprises avec énergie par Monsieur Macron. 

 

 

OUF ! IL NE S'EST « JAMAIS REVENDIQUÉ DE L'AILE GAUCHE » !

 

Le président de la République ne doit pas en attendre moins du Premier ministre qu'il a choisi, lequel disait, à propos des acteurs des concerts de casseroles des Gilets jaunes« Ceux qui ont le temps, en pleine semaine, d’aller accueillir des ministres de 14 heures à 18 heures, a priori ce ne sont quand même pas les Français qui travaillent, qui ont des difficultés au quotidien pour boucler leurs fins de mois ». Il faut dire qu'il doit en savoir long sur la question du travail, lui qui indiquait au journal Le Parisien à propos du monde de l'entreprise, que « trop d'élus le connaissent mal, parce qu'il n'y ont jamais travaillé » tandis que lui-même n'a jamais connu d'autre emploi que celui de... conseiller ministériel.

 

La majorité municipale seynoise composée de gens issus de la droite extrême, de la droite tout court, de "philippistes", et désormais d'écolos versatiles, peut donc être rassurée. Le nouveau chef du gouvernement la tranquillisait il y a un an dans Le Monde : « Je ne me suis jamais revendiqué de l’aile gauche ». On s'en était rendu compte. Les voilà prêts à bien s'entendre. Si c'est dans l'intérêt de la commune...

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1 janvier 2024 1 01 /01 /janvier /2024 20:38

 

Bien sûr, ne dérogeons pas à la tradition. Souhaitons-nous le meilleur pour l'an neuf.

 

Il y en a besoin. Que 2024 soit meilleure que 2023. Mais, sauf avec l'effet d'une anomalie quantique nous projetant au travers de l'espace-temps dans une période sans guerre, sans violence, sans discrimination, sans vilaine loi, avec du partage, de la solidarité, de l'égalité, de la liberté et un vrai effort de préservation de la planète que nous laisserons à nos enfants, nous ne devrions pas être bien nombreux à y croire.

 

Alora, òc, maugrat aquò, coma se ditz au nòstre, dins lo Miegjorn, bèu an nòu en tótei !

 

 

OUI, MAIS...

 

Les voeux, c'est bien. Mais ne soyons pas naïfs. Nous n'aurons rien sans rien, et surtout pas sans être actifs, en nous bagarrant contre les ordres ultralibéraux établis. Et pour ça, faisons marcher nos méninges pour choisir et adapter nos efforts de combats pour avancer en ayant une bonne compréhension des déterminismes socio-économiques du territoire local et du Monde. Ça suppose de nous approprier une information objective des faits et des enjeux.

 

 

PROPAGANDE D'ÉTAT OU MAINMISE DES PUISSANTS SUR L'INFORMATION, QU'EST-CE QUE ÇA CHANGE ?

 

Ceux qui veulent que rien ne change l'ont toujours bien compris. Où sévissent les régimes autoritaires, c'est la propagande d'État. Où parvient à résister la démocratie, ce sont les puissants qui font main basse sur les médias. Nous le subissons depuis quelques années avec des milliardaires qui s'emploient à bâtir des pôles médiatiques réactionnaires qui s’étendent de l’audiovisuel à l’édition, à l'image de celui de Bolloré qui, ainsi que l'a relevé le journal Le Monde dès 2021, a « comme fer de lance le polémiste vedette Eric Zemmour, dont les obsessions identitaires et anti-islam colonisent le débat public ». Et ça ne fait qu'empirer, abrutissant les consciences, instillant des idées répugnantes, foulant du pied les fondamentaux humanistes qui faisaient la force de notre histoire républicaine. On comprend dès lors mieux pourquoi ce qui conduit aux lois les plus dangereuses – quoiqu'inutiles car inopérantes, voire anticonstitutionnelles – peut autant prospérer dans les esprits de notre population qui, comme aux pires heures de notre histoire, désigne sans vergogne des boucs émissaires comme responsables de la précarité croissante qu'elle subit.

 

 

EN 2024, DISONS STOP À L'OMNIPOTENCE DES PÔLES MÉDIATIQUES RÉACTIONNAIRES DES MILLIARDAIRES AU SERVICE DES PUISSANTS

 

On peut faire autrement et diversifier nos sources d'information. On connaît les journaux d'opinion et d'investigation de la presse écrite et numérique. Mais je voudrais, par exemple, attirer l'attention sur la chaine d'infos télévisuelle LE MÉDIA, pour laquelle, après quelques mois de démarrage en 2023, je formule le vœu que l'année nouvelle soit celle de l'essor et de la pérennité. Je nous invite à la découvrir en cliquant ICI et en visionnant la vidéo ci-dessous.

 

Oui, pour 2024, émettons le souhait de tenter de sortir un peu de la propagande de ceux qui font le lit de l'extrême-droite...

 

ET, POUR DÉTENDRE UN PEU L'ATMOSPHÈRE, QUELQUES IMAGES DE MA CRÈCHE PROVENÇALE...

 

Cliquez sur l'image ci-dessous pour faire défiler quelques images de la crèche – un peu espiègle, je l'avoue – que, comme tous les ans, je réalise chez moi...

 

> utiliser la flèche pour faire avancer ou reculer les photos

> cliquer sur les deux flèches en bas à droite pour visionner en mode "plein écran" (cette fonctionnalité semble n'exister que sur un écran d'ordinateur, et pas sur un smartphone)

> que personne ne s'offusque de l'absence du Petit Jésus (sauf sur la première photo) : c'est juste que j'ai pris les photos avant sa naissance qui, comme chacun sait grâce aux médias que sont les Saints Évangiles, eut lieu le 25 décembre !

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
20 décembre 2023 3 20 /12 /décembre /2023 14:03

 

J'ai voté pour lui. Et invité les gens à le faire. Deux fois. Et pour ses candidats aux élections législatives. Deux fois aussi. Pour faire barrage aux idées nauséabondes de ceux qui nient l'égalité entre les gens et l'universalité des droits humains.

 

J'avais déjà du mal à avaler que Macron ait oublié, en imposant avec cynisme une politique ultralibérale d'injustice et d'inégalité, d'où venaient les 66% puis 59% de voix qui l'ont conduit en 2017 puis 2022 à exercer la fonction suprême de gardien des institutions de notre République qui doivent garantir l'égalité, la liberté, la fraternité et la laïcité.

 

Mais là, il a osé. Il a fait sauter la digue sacrée de l'Humanisme. Aucune morale. La voie est libre pour l'extrême-droite. Sauf si...

 

 

UNE LOI IMPOSÉE AU LÉGISLATEUR PAR UN EXÉCUTIF DÉCOMPLEXÉ 

 

Il dira que ce n'est bien sûr pas lui, mais les parlementaires, qui ont voté cette funeste loi sur l'immigration. Il n'y a rien d'étonnant au fait que les députés et sénateurs de la droite de Ciotti – durcie par stratégie – et ceux de l'extrême-droite de Le Pen – qui se félicite non sans raison d'une « victoire idéologique » – aient soutenu comme un seul homme ce projet qui promeut la "préférence nationale" chère aux fascistes.

 

Mais si seuls une soixantaine des 251 députés de la majorité de Macron n'ont pas mêlé leurs voix à celles de ceux qui adhèrent à l'idée immonde d'une « hiérarchie des humanités, des identités, des cultures, des civilisations, des croyances, des apparences » ( * ), tout porte à croire que c'est parce que ce Président assumant à présent une xénophobie d'État a fait pression sur les parlementaires de sa majorité ( ** ). Il l'a fait en contradiction complète avec la règle constitutionnelle de la séparation des pouvoirs exécutif et législatif, en convoquant à l'Élysée quelques heures avant le vote les présidents des groupes parlementaires et les chefs des partis de sa majorité. Une autre faute inexcusable qui en rajoute au peu de cas que fait Macron de la démocratie et des institutions, comme on l'a vu avec la réforme des retraites...

 

 

AMIS ABUSÉS DE LA GAUCHE VAROISE, REVENEZ AU BERCAIL !

 

On verra bien ce que feront ces 59 députés macronistes qui se sont abstenus ou ont voté contre ce projet de loi qui résulte d'une « compromission avec les forces qui prospèrent sur la désignation de l’étranger comme bouc émissaire » ( *** ).

 

Mais je me questionne sur la position d'un certain nombre de mes amis seynois et varois, jadis camarades de l'un ou l'autre des partis des gauches ou de l'écologie, ayant cédé depuis 2017 aux illusions de ce Macron qui révèle, une fois de plus, et plus gravement que jamais, que son obsession ultralibérale foule du pied des droits fondamentaux de la personne humaine en France : celui du sol et celui de l'égalité face aux solidarités publiques nationales. À ceux-là, Cécile, Claude, Fabien, Jean-Luc, Jean-Pierre, Marie, Patrick, Viviane, Yves, et les autres, je m'autorise à dire qu'il est temps de fermer la parenthèse de l'errance et de rentrer au bercail.

 

 

RIEN N'EST PERDU, L'UNITÉ DES HUMANISTES PEUT CHANGER LA DONNE

 

Avec ce vote, les faits sont là. Ceux qui ont succombé aux chants des sirènes du "ni-ni" doivent revenir sur terre. Seul le camp du progrès social, de l'humanisme et de la protection de l'humanité sur une planète préservée constitue un rempart contre des ruptures politiques et morales telles que celle que représente le vote de cette loi au contenu digne d'un tract des Barthélémy, Brignot, Gaucher, Gaultier et autres nazis français fondateurs du Front National (voir ICI). L'espoir peut exister pour les républicains démocrates et humanistes. À condition que toutes leurs sensibilités échangent entre elles, que l'anathème ne soit jeté ni sur les socio-démocrates voire socio-libéraux, ni sur les plus radicaux, ni sur ceux qui reviendraient de leur égarement de 2017, et que tous s'attèlent à la tâche de l'unité.

 

Le projet fédérateur peut être des plus simples. Ça serait déjà pas mal de s'engager devant notre peuple à revenir sur les choix de politiques publiques néfastes de Sarkozy à Macron, y compris la "loi travail" du temps de Hollande, dite "loi El Khomri" ( **** ). Et d'ici aux élections nationales de 2027, on peut s'y exercer à l'occasion des européennes (2024) et des cantonales et municipales (2026). Sous réserve, bien sûr, qu'on ne place pas la charrue avant les bœufs en prenant bien garde, surtout à l'échelon local, de songer à se rassembler autour d'orientations plutôt qu'installer des tremplins propulseurs de personnes providentielles.

 

____________________________

 

* : Edwy Plenel - Médiapart - 19 décembre 2023

** : pour l'histoire varoise, on se souviendra que les 8 députés du département ont voté POUR la loi (7 RN et 1 Renaissance), comme 3 de nos 4 sénateurs (3 LR), et qu'un seul s'y est opposé : André Guiol (DVG - ex-PS qui devrait y revenir...), avec un réel courage lorsqu'on sait que le corps électoral des "grands électeurs" du Var qui l'ont élu est loin de partager sa vision humaniste...

*** : Éditorial du journal "Le Monde" - 19 décembre 2023

**** : en réalité c'était déjà Macron, alors ministre de l'Économie de Hollande, qui était à la manœuvre pour cette "loi travail" (voir ICI)...

 

CLIQUEZ SUR L'AFFICHE DE LA CIMADE POUR L'AGRANDIR

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
21 octobre 2023 6 21 /10 /octobre /2023 17:25

 

On me dira que ça ne servira pas à grand chose, mais je ne peux pas ne pas relayer l'appel de diverses organisations, parmi lesquelles le parti dont je suis membre, la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS), à participer à Toulon, ce dimanche 22 octobre à 10 heures, place du Mûrier, à un rassemblement pour la Paix.

 

Je n'oublie pas que La Seyne a choisi d'honorer deux Israéliens et un Palestinien auxquels a été conjointement décerné en 1994 le prix Nobel de la Paix en donnant leurs noms à deux voies et un carrefour, malgré les critiques parfois abjectes qu'on a pu alors entendre.

 

Yasser Arafat, Shimon Peres et Yitzhak Rabin ont été honorés pour leur « action politique qui a appelé à un grand courage des deux camps, et qui a ouvert des opportunités pour un nouveau développement vers la fraternité au Moyen-Orient », ainsi que les sceptiques ou grincheux peuvent le lire (en anglais) sur le site officiel du Comité Nobel.

 

Les Seynoises et Seynois pourraient être nombreux ce dimanche à s'inscrire dans les pas de ces hommes et, par leur présence, appeler au même grand courage qui a conduit aux accords d'Oslo qui avaient constitué un immense espoir de paix et de fraternité hélas déçu quelques années après.

 

C'était il y a trente ans. Depuis la deuxième Intifada, et plus encore depuis ce début octobre, tout est à refaire. Mais il faut le refaire. Il le faut.

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
29 juin 2023 4 29 /06 /juin /2023 13:44

 

À La Seyne, nous avons une rue portant le nom du Chevalier de la Barre, de son nom François-Jean Lefèbvre de la Barre, jeune noble soumis à la torture, condamné à faire amende honorable et à avoir la langue tranchée, et finalement décapité et brûlé pour blasphème et sacrilège pour... avoir refusé de saluer une procession religieuse.

 

Ça ne s'est pas passé dans les temps ténébreux du lointain Moyen-Âge, mais en 1766, au siècle des Lumières qui ont guidé la France et d'autres nations vers la République et sa valeurs.

 

Chez nous, à La Seyne, on ne s'embarrasse plus trop de laïcité. La municipalité participe à des processions religieuses sous couvert de tradition, et elle a doublé son financement aux écoles privées confessionnelles.

 

C'est pourquoi j'invite mes concitoyens à participer au rassemblement qu'organise ce samedi 1er juillet à 18 heures 30 le cercle de Toulon-La Seyne de la Fédération de la Libre Pensée, justement à la rue... Chevalier de la Barre.

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale
13 avril 2023 4 13 /04 /avril /2023 09:24

 

« Celle de La Seyne-sur-Mer incarne pleinement la philosophie et l’ambition du programme des maisons “France Services” : accueillir et accompagner les citoyens pour leurs démarches du quotidien dans un lieu proche, accueillant et convivial. »

 

Ce n’est pas moi qui le dis. C’est l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT), c’est-à-dire l’institution publique chargée par l'État de promouvoir ces structures de proximité comme celle qu’on appelle communément chez nous la « Maison des Services ».

 

Notre « Maison France Services » de La Seyne est ainsi citée en exemple de réussite par l’État.

 

Or voilà qu’elle risque de disparaître. Ce serait une aberration d’une violence inouïe pour les 44.000 usagers qui bénéficient de ses services et en font la deuxième plus active des 2.538 Maisons France Services de France. Ce serait inacceptable. Comme serait intolérable la résignation qu'affiche la municipalité seynoise. À moins que ce ne soit un choix délibéré...

 

[Je préviens le lecteur que cet écrit est un peu long, mais je me dois de verser au débat qui s'est ouvert sur le devenir de la Maison France Services des éléments précis de l'histoire de cet équipement majeur dans notre environnement urbain.]

 

 

À LA GÉNÈSE, UNE MAISON DE LA JUSTICE ET DU DROIT VOULUE PAR L'ÉTAT

 

Notre Maison des Services a été fondée en 1999, sur sollicitation de l’État qui incitait depuis un an à l’implantation de Maisons de la Justice et du Droit, qui fut le premier des services de proximité rendu à nos concitoyens, assurant une présence judiciaire de proximité, concourant à la prévention de la délinquance, garantissant un accès au droit et favorisant les modes alternatifs de règlement des litiges du quotidien.

 

Échaudé par les initiatives de l’État qui promeut volontiers de nouveaux équipements en cofinançant leur création et les premières années de leur fonctionnement puis se désengage en laissant aux collectivités locales la charge d’assurer leur pérennité, j’avais, alors adjoint au maire chargé de la politique de la ville, un peu trainé les pieds. J'arguais que la Justice est une compétence régalienne que la Nation se doit d’assumer elle-même. Et je pressentais la difficulté financière qui aurait résulté pour la Ville d’un éventuel abandon de l’État au bout de quelques temps. Apporter une réponse nouvelle aux besoins de la population pour la voir ensuite disparaître aurait été pire que ne pas la créer.

 

Je pensais m'être trompé, et l'histoire me l'a longtemps prouvé, mais mes inquiétudes d'alors me rattrapent plus de vingt ans après.

 

 

UN GROUPEMENT POUR PORTER UN PROJET... D'INTÉRÊT PUBLIC

 

C’est pour rassurer la Ville que le préfet de l’époque a proposé que la structure nouvelle, appelée à élargir ses missions de service public au-delà de celle d'accès à la justice, soit gérée par un Groupement d’intérêt public (GIP) associant neuf partenaires, dont la Ville, le Département et l'office d'HLM, sous la “tutelle" de l'État représenté par le préfet comme "commissaire du gouvernement". Ce GIP fut créé le 26 avril 1999, il y a presque un quart de siècle (voir ICI).

 

Et c’est pourquoi, aujourd’hui, si chaque institution apportant ses services de proximité dans le cadre de notre Maison des Services les assure avec ses propres personnels, les cadres et agents assurant la direction, la coordination, la médiation et les services mutualisés sont salariés de ce GIP, garantie de leur pérennité donc de celle de l’ensemble des services rendus aux citoyens à la « Tour du Gère » au pied de laquelle elle est implantée.

 

 

SI C'EST D'INTÉRÊT PUBLIC, ÇA SE PROTÈGE ET SE DÉFEND BEC ET ONGLES !

 

Ce serait donc révoltant que les institutions qui ont présidé à la création de cette Maison des services publics que l’État lui-même qualifie de « véritable institution locale » [voir ICI] et la presse spécialisée « d'îlot d’espoir » [voir ICI] l’abandonnent en rase campagne à son triste sort.

 

Quant aux personnels du GIP, il est navrant qu'un maire-adjoint s'en tienne à quelques mots de résignation attestant à eux seuls du vil prix qu'il attache au service public et à ses acteurs, contractuels de droit public : « Parmi les employés dont nous comprenons le désarroi, l'un part à la retraite, les deux médiateurs numériques seront repris dans le cadre du label France Service [sic] financés par l"Etat [deux postes avec 30.000 euros annuels, ça m'étonnerait...]. Il reste en effet 4 employés [dont la directrice...] qui seront licenciés et nous ne pouvons que le regretter. C'est toujours une situation terrible à vivre. » Fermez le ban. Circulez. Traversez la rue, vous trouverez un autre job.  ( * )

 

 

LA MAIRE ET SA MAJORITÉ OPPOSÉES AU SAUVETAGE DU SERVICE PUBLIC

 

Si l'on ne peut être que dépité à la lecture des écrits de ce maire-adjoint, on doit l'être encore plus du vote émis par le conseil municipal lors de sa séance du 28 mars dernier. Sur proposition du groupe des élus des gauches et de l'écologie, une motion a été soumise à l'assemblée communale, exposant la situation et demandant « que l'État soit saisi et que soit étudiée la pérennité de ce service public, fondamental sur le territoire et le quartier, pour accueillir et accompagner les citoyens pour leurs démarches du quotidien, dans un lieu proche, accueillant et convivial. ». 

 

Les masques sont alors tombés. La position de la maire et de sa majorité est désormais claire, officielle et assumée. La première magistrate l'a exprimé en séance (à 7 mn 49 dans la vidéo en fin de cet article) : « Je vois des élus perdus [aurait-elle perçu que certains de sa majorité auraient eu envie de soutenir cette motion ?...]. Nous votons contre. C'est donc non ! » ( * ). Et elle a été majoritairement suivie par ses 24 affidés tandis que, sur les 46 conseillers présents, 19 soutenaient l'initiative républicaine des 4 élus des gauches et de l'écologie et 2 s'abstenaient (voir ICI).

 

 

LE DOUBLE LANGAGE DE LA DROITE ET DE L'EXTRÊME-DROITE SEYNOISES

 

La municipalité seynoise révèle donc sa funeste et triste vision du service public de proximité. Elle révèle aussi son double langage assumé. Ainsi, une autre maire-adjointe affirmait-elle il y a moins d'un an : « Cette France Services est un impératif. Nous avons 45 % de taux de chômage, 65 % de familles monoparentales, une population vieillissante, des personnes en situation d’illettrisme, beaucoup d’habitants bénéficiaires du RSA, certains confrontés à des difficultés multiples de logement, de santé. A tout cela s’ajoute la fracture numérique, et ce sont des personnes que l’on retrouve ici [à la Maison des Services]. » (voir ICIpage 5 sur 7). Et celle-là a voté contre la motion de demande du maintien de la Maison des Services soumise au vote du conseil municipal... 

 

L'équipe majoritaire de la droite municipale ne se distingue pas en matière de duplicité de la minorité d'extrême-droite du Rassemblement National qui s'est abstenue lors du vote de la motion alors que son chef de groupe publiait trois jours plus tard sur sa page facebook : « Les élus du Rassemblement National de La Seyne-sur-mer n’admettent pas la fermeture de la Maison des services publics synonyme de déni social. Ils ne veulent pas que la municipalité tourne le dos à l’accueil de 44 000 usagés [sic], dont 88% de Seynois chaque année. » ( * )

 

 

UNE GRAVE RUPTURE AVEC LES POSITIONS RÉPUBLICAINES DE TOUS LES MAIRES DEPUIS 1999

 

Nous assistons là à une véritable rupture anti-républicaine des élus majoritaires d'aujourd'hui avec tous les prédécesseurs de l'actuelle maire.

 

Tous les édiles républicains, de droite comme de gauche, chez nous comme ailleurs, s'attachent à répondre aux besoins des populations en difficulté d'accès aux offres de services publics, soit du fait de leur éloignement géographique comme en milieu rural, soit par manque de maîtrise des codes administratifs, des outils numériques ou de la langue, nécessitant un accompagnement humain, comme c’est le cas pour beaucoup de résidents des quartiers populaires urbains fragiles.

 

Jusqu'en 2020, La Seyne n'échappait pas à la règle. Les trois prédécesseurs de la maire ont eu à cœur de placer l'accès aux services publics et au Droit au centre des grands programmes qu'ils ont construits avec l'État et d'autres institutions publiques pour réduire les effets des fractures urbaines, sociales et économiques dont sont victimes beaucoup de leurs administrés, principalement ceux des quartiers prioritaires de la politique de la ville (Berthe, le centre-ville et les résidences d'HLM réparties sur la commune).

 

 

LA "MAISON DES SERVICES", OUTIL DE RÉDUCTION DES FRACTURES SOCIALES

 

J'en veux pour preuve le "Contrat de Ville 2000-2006" (voir ICI) signé entre Maurice Paul, maire de gauche (PCF) de la commune, l'État et d'autres partenaires, qui fixait parmi les objectifs prioritaires « l'égalité devant le service public et l'accessibilité à des services urbains généralisés » (priorité de l'État, page 5 sur 42), « faciliter l'accès aux services publics » (priorité de la Région, même page), l'« amélioration des services publics, (création de services, accès facilité, plateforme multi-services...) » (priorité du Département, page 7 sur 42), l'offre « à tous les habitants des services collectifs qui leurs sont nécessaires », « soutenir la Maison des Services » (priorités de la Commune, pages 7 et 12 sur 42), mais aussi « promouvoir l’accès au droit en s’appuyant sur la Maison de Justice et du Droit et sur le Conseil Départemental d’Accès au Droit », « faciliter le regroupement et/ou la coordination en un même lieu de toutes les structures qui traitent de l’économie et de l’emploi », « développer la formation des agents d’accueil à la réception des personnes en grande difficulté (aptitude à poser un diagnostic de situation, problématiques de discrimination, d’illettrisme...) - renforcer le pôle emploi/insertion de la Maison des Services » (priorités partagées, pages 13, 15 et 16 sur 42), etc.

 

Les dispositifs suivants, signés par les successeurs de Maurice Paul et du préfet de l'époque, ont confirmé ces orientations... et les ont élargies à une volonté d'utiliser la Maison des Services et son environnement pour changer l'image du quartier en ouvrant ses fonctionnalités sociales et urbaines au reste de la ville et de l'agglomération...

 

 

LA "MAISON DES SERVICES" ET LA "PLACE DES SERVICES", OUTILS DE RÉDUCTION DES FRACTURES TERRITORIALES

 

Ainsi, le "Contrat Urbain de Cohésion Sociale 2007-2009 (CUCS), reconductible jusqu'en 2012" (voir ICIet la "Convention du programme national de rénovation urbaine 2005-2009 (PRU)" (voir ICI) signés entre Arthur Paecht, maire de droite (UMP), l'État, la Région, l'office d'HLM et d'autres partenaires, confortent les objectifs précédents, sont définis comme « le prolongement du Contrat de Ville » et ajoutent la volonté des divers signataires « au travers de projets structurants, de soutenir la dynamique de développement des quartiers, leur ouverture vers l’extérieur, leur intégration dans la ville, et l’émergence de représentations positives parmi la population. » (page 4 sur 58 du CUCS).

 

La Maison des services, la Place des services et les projets structurants d'équipements publics de leur environnement immédiat prévus puis réalisés (création de la médiathèque Andrée-Chedid, rénovations des écoles et du centre social Nelson-Mandela, création de la crèche du Petit Monde) sont considérés dans le PRU comme moyens, pour l'ensemble des habitants de la commune, « d'avoir accès à des services publics, de bénéficier des mêmes moyens de développement social et culturel, d'éprouver le sentiment d'appartenir à une même ville équilibrée » (page 33 sur 42 du PRU).

 

Enfin, les sept avenants à la convention de PRU que j'ai signés comme successeur d'Arthur Paecht entre 2009 et 2015 ont confirmé ces orientations d'ouverture du quartier Berthe à son environnement urbain et métropolitain.

 

 

LA "MAISON DES SERVICES" A POSITIVEMENT ET DURABLEMENT MODIFIÉ LA REPRÉSENTATION DU QUARTIER

 

De fait, grâce à la continuité républicaine qui s'est exercée durant deux décennies sur cette partie du territoire, et malgré les freins à l'effort de changement d'image qu'a représenté la cristallisation aux abords de la "Tour du Gère" qui domine la Maison des services d'un important trafic de drogue m'ayant conduit à reloger ses habitants et la murer, les résultats sont au rendez-vous. Un ministre chargé de la Ville, en visite sur place, a ainsi relevé « la modification positive que la Maison des Services et la Médiathèque ont apportée à la représentation que les habitants des autres quartiers ont du quartier Berthe et, en retour, le regain de fierté des résidents sur leur environnement de vie et donc sur eux-mêmes. »

 

Sur environ 45.000 visites annuelles d'usagers à la Maison des Services, ce qui en fait la deuxième plus importante de France par sa fréquentation, 12 % ne sont en effet pas celles d'habitants du quartier. Sans elle, peut-être ces Seynois d'autres quartiers et résidents des communes voisines n'auraient-ils jamais franchi les murs virtuels du quartier-ghetto qu'ils se représentaient. Cette fonction collatérale de requalification urbaine de notre Maison des Services est indispensable.

 

 

C'EST LÀ OÙ ILS SONT, EN UN LIEU UNIQUE, QUE DOIVENT ÊTRE SAUVEGARDÉS ET PÉRENNISÉS LES SERVICES RENDUS, PAS EN DÉMANTELANT L'ÉDIFICE !

 

C'est pourquoi, sauf à vouloir prendre le risque d'aggraver la fracture de la société seynoise et métropolitaine, déjà prégnante par les écarts économiques et l'histoire de l'incohérence territoriale, l'avenir de la Maison des Services est un enjeu structurant qui va bien au-delà de l'offre de réponses aux besoins sociaux de la population de son environnement immédiat.

 

Les pistes qui émergent au compte-goutte de l'indicible flou dans lequel la municipalité maintient les usagers et les personnels de la Maison des Services ne sont en rien satisfaisantes. Examinons les perspectives retenues, telles qu'exposées lors de la réunion du conseil municipal du 28 mars et confirmées par le maire-adjoint chargé de la politique de la ville sur sa page facebook...

 

> « L'accompagnement numérique va être installé à quelques pas dans le nouveau bureau de la tranquillité publique place Adjedj » : c'est un triple non-sens, attestant d'une méconnaissance totale des places et rôles respectifs des services et de leurs agents. D'abord, le fait même d'avoir installé un « bureau de la tranquillité publique » porté par la police municipale à Berthe est en contradiction avec la répartition territoriale convenue avec l'État dans le cadre de la convention de coopération entre les polices nationale et communale ; c'est ce qui avait justifié l'implantation du commissariat au quartier Saint-Jean en 2004, à proximité immédiate de Berthe. Ensuite, quand bien même la Ville aurait opté pour faire du zèle en élargissant le terrain d'intervention de ses agents, un poste de police n'est pas un espace de médiation. Enfin, et surtout, le rôle des médiateurs numériques n'est pas d'être animateurs d'un club d'informatique, mais d'être en appui des usagers des autres services qui nécessitent une maîtrise des outils informatiques et d'Internet : ils ne peuvent être positionnés que là où sont les autres services, c'est-à-dire au sein même de la Maison des Services. Cette aberration à elle seule est de nature à faire perdre le label d'État France Services.

 

> « La Maison du Droit et de la Justice, destinée à l'ensemble des Seynois, et pas uniquement aux habitants de Berthe, va être relocalisée à l'espace Hermes » : autre non-sens. Le ministère de la Justice précise en effet que ces "MJD" sont « des structures décentralisées mises en place principalement dans les quartiers populaires des grandes agglomérations », afin de « rapprocher la justice quotidienne des citoyens qui y ont difficilement accès » en permettant un « partenariat entre magistrats, associations et travailleurs sociaux ». Le site entre les quartiers Daniel, La Corderie et Tortel où est implanté l'Espace Hermès et cet espace lui-même ne correspondent en rien à l'objectif et n'est pas dans le périmètre d'un de nos deux quartiers populaires prioritaires. Et, surtout, s'il est exact que notre MJD est destinée à tous les Seynois, ce sont malheureusement très majoritairement les habitants de Berthe qui, vivant dans l'environnement le plus compliqué de la commune en matière d'incivilités et d'insécurité, ont besoin des services de la MJD. Enfin, cette relocalisation ferait perdre une bonne part des atouts qu'elle représente pour l'ouverture positive du quartier Berthe par une offre de service qui n'existe pas ailleurs dans la ville.

 

> « Les associations liées à l'emploi et à l'insertion professionnelle vont être installées au rez-de-chaussée de Berthe C à côté du bureau de la tranquillité publique ». En prévoyant un troisième lieu, en plus du Bureau de la tranquillité publique et l'Espace Hermès, on parachèverait un démantèlement et une balkanisation de notre Maison des Services, dont l'intérêt réside précisément dans l'unicité d'espace d'un ensemble de services, permettant la mutualisation des moyens humains et logistiques et la médiation pour les gens en difficulté, l'échange entre opérateurs sociaux, les passerelles entre services offertes aux usagers qui sont souvent en rupture avec plusieurs codes administratifs et ont besoin d'un accompagnement global.

 

> Le fait que l'espace soit « très vétuste et dégradé du fait d'infiltrations d'eau » est l'ultime argument avancé par la municipalité pour justifier son choix de démembrement. Comme dit l'adage, « quand on veut tuer son chien, on l'accuse de la rage ». Qu'on ne fasse croire à personne que les services de la protection maternelle et infantile (PMI) ont accepté d'assurer leurs consultations de jeunes enfants dans un taudis. Ni que l'office d'HLM Toulon Habitat Méditerranée (THM), propriétaire des lieux en ayant pris le relais par absorption de l'ancien office seynois Terres du Sud Habitat (TSH), signataire de toutes les conventions évoquées d'accompagnement social et de rénovation urbaine, qui a assuré les travaux de changement d'usage dans le cadre de la rénovation du quartier ainsi que l'entretien et les réparations, y compris lourdes après l'incendie de 2019, n'est pas en capacité d'effectuer des réfections de plomberie, de plâtrerie et de peinture !

 

 

LA "MAISON FRANCE SERVICES" DANS SON ENTIÈRETÉ, DANS SA "MAISON DES SERVICES", DANS SON QUARTIER, DANS SA VILLE ! ET RIEN D'AUTRE !

 

Il n'est d'autre solution que la pérennité de la Maison des Services, avec toutes les institutions publiques qui ont présidé à sa création et son essor, avec tous les partenaires publics et associatifs qui la font vivre, avec toutes ses offres aux citoyens, avec tous ses personnels, avec toutes les ressources financières et logistiques nécessaires.

 

Les usagers et les habitants – et pas seulement ceux du quartier Berthe – peuvent et doivent se mobiliser. Ils peuvent notamment signer en nombre la pétition mise en ligne.

 

La Ville peut et doit revenir sur sa décision.

 

Les partenaires (Département, Caisse d'allocations familiales, office d'HLM, etc.) qui ont voulu la création de cet outil remarquable peuvent et doivent se remobiliser pour sa survie.

 

Les institutions qui ont porté les grands contrats territoriaux pluriannuels pour l'accompagnement social, la rénovation et la redynamisation de nos quartiers urbains populaires vulnérables peuvent et doivent s'engager pour sa pérennité. Le quartier Berthe et La Seyne ont bénéficié d'un investissement financier exceptionnel depuis les opérations Habitat et Vie Sociale de la fin des années '70. Ils ont droit, comme la loi et le règlement de l'Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) le stipulent, à un accompagnement durable pour que les effets de quatre décennies de politiques publiques ne soient pas réduits à néant par l'usure et l'abandon. C'est l'objet du très officiel plan stratégique local (PSL) convenu entre la Ville et l'État qui doit être activé pour cet enjeu capital.

 

Et l'État doit jouer pleinement son rôle d'activateur. La boucle ne peut être bouclée. Il fut à la genèse du premier service de proximité déployé, la Maison de la Justice et du Droit. Il ne peut pas assister bras croisés au Big Crunch, l'effondrement terminal, d'un instrument qu'il reconnaît lui-même comme étant d'exception. Son devoir est à la (re)mobilisation des institutions fondatrices et celles qui ont rejoint la belle aventure. Il ne doit pas s'interdire de taper du poing sur la table.

 

C'est son devoir de régulateur qui doit garantir que, quel que soit le moindre recoin de France, la République est constitutionnellement une et indivisible. Tous les résidents de France – et même ceux qui ne font qu'y passer – ont droit à un même accès égalitaire aux services publics.

 

Dommage que nous ne disposions pas, dans la batterie de nos institutions, d'une Cour de justice d'équité territoriale...

 

_________________________________________________

( * ) : les remarques entre crochets insérées dans les citations du maire-adjoint – sur sa page facebook le 26 mars 2023 –, de la maire – lors de la réunion du conseil municipal du 28 mars 2023 – et du chef du groupe du RN – sur sa page facebook le 31 mars 2023 – sont de moi.

 

 

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12 février 2023 7 12 /02 /février /2023 16:40

Dans l'imposant rassemblement contre la réforme des retraites qui s'est tenu à Toulon ce samedi, j'ai croisé les quatre élus municipaux des gauches et de l'écologie. Ils étaient à leur place, parmi des milliers de Seynois et Varois, qu'ils fussent en activité, ou jeunes en devenir, ou retraités, chômeurs, ouvriers, employés, cadres, techniciens, salariés du public et du privé, et aussi plusieurs chefs d'entreprises de chez nous. Lorsque le peuple est agressé, la place de ses représentants élus doit être à ses côtés. Du moins, quand on donne un minimum de sens au mot "démocratie"...

 

En revanche, je n'ai croisé ni la maire de La Seyne, ni aucun de ses colistiers, qu'ils lui soient restés fidèles ou qu'ils soient aujourd'hui dans son opposition, ni aucun de ceux qui, après l'avoir combattue, sont venus renforcer sa majorité, ni aucun des élus de l'extrême-droite seynoise et du groupe des "Indépendants". Mais ça ne veut pas dire qu'ils n'y étaient pas. Car nous étions très, très, très nombreux...

 

 

En coupant la poire en deux entre les annonces de la police et celles des syndicats, ça a fait tout de même 15.000 manifestants. Avec une telle foule, on ne peut pas voir tout le monde. Ceux que j'ai crus absents et qui y étaient pourtant me pardonneront. Et, s'ils me le font savoir, je présenterai mes excuses et rectifierai sur ce blog en affirmant leur présence.

 

 

EN 2011-2012, TOUTES LES SENSIBILITÉS POLITIQUES LOCALES DÉFENDAIENT LA MATERNITÉ DE L'OUEST-VAR

 

Lorsque, en 2011, il s'est agi de nous battre contre le projet du gouvernement de droite de fermeture de notre maternité publique de l'Ouest-Var, celle où naissaient le plus d'enfants de tout le département (1500 par an), nous étions côte à côte avec plusieurs de mes collègues maires de communes voisines, pourtant de même sensibilité conservatrice et libérale que le gouvernement d'alors, pour tenter de le faire plier.

 

En 2012, quand la ministre socialiste de la Santé s'est exonérée des engagements pris par François Hollande, devenu Président de la République, affirmant devant la presse et nos concitoyens avant son élection que, lui Président, « il y aurait toujours des accouchements » dans notre hôpital George-Sand, nous n'avons pas changé d'avis : mes collègues maires de droite, désormais dans l'opposition à la majorité nationale, et les élus de notre équipe, qui étions alors supposés soutenir le nouveau gouvernement de gauche, avons continué à nous bagarrer contre celui-ci jusqu'à l'extrême limite pour essayer de sauvegarder un service public essentiel. Arthur Paecht, mon prédécesseur de droite, était avec moi pour remettre aux collaborateurs de la funeste ministre de la Santé d'alors les 22.000 signatures de nos concitoyens plaidant pour le maintien notre maternité. C'était ça, l'esprit issu de la Résistance.

 

Seynoises et Seynois, vous êtes de sept à huit sur dix à contester l'abjecte réforme du système de retraite que le libéralisme nous promet. Pardonnez-moi l'expression, mais ça aurait "eu de la gueule" que tous vos élus locaux, quelles que soient leurs familles politiques, vous accompagnent ce samedi pour crier votre détermination à refuser l'indicible. C'est ça, aussi, être un(e) élu(e) local(e). Hélas, seuls les socialistes, communistes et écologistes sont toujours à vos côtés.

 

 

NE BAISSONS PAS LES BRAS, DURCISSONS LE MOUVEMENT

 

Mais, Seynoises et Seynois, même si vous vous sentez abandonnés par une partie de vos représentants communaux, y compris par certains ayant donné à croire qu'ils étaient écologistes ou de gauche, ne vous résignez pas. Et, si, malgré l'ampleur du mouvement, l'État et son gouvernement continuent à faire la sourde oreille et à refuser le retrait de leur indicible projet de réforme, et si les organisations syndicales, les collectifs de lycéens et d'étudiants, et les organisations solidaires, nous appellent à poursuivre et durcir le mouvement jusqu'au blocage économique du pays pour préserver ce qui nous est dû, gagné par nos anciens autour d'Ambroise Croizat, ministre communiste de De Gaulle au sortir de la guerre mondiale, nous devrons être au rendez-vous du combat.

 

C'est le moins que nous devons aux mémoires de ceux qui ont gravé dans le marbre de notre République les voies de la fraternité. À ceux qui, après des décennies de labeur, presque en âge de faire valoir leurs droits, craignent de voir leur horizon repoussé. Et à nos jeunes qui ont droit à un avenir.

 

 

ET SOUTENONS LES GRÉVISTES...

 

Nous sommes nombreux à prendre part aux manifestations. Mais certains salariés, surtout de très petites entreprises, ne le peuvent pas facilement. Des retraités usés par les ans, des personnes fragiles, ne le peuvent pas non plus. Beaucoup aussi, aux revenus très faibles, hésitent à perdre une journée de salaire en faisant grève.

 

Ceux qui disposent de ressources suffisantes peuvent en revanche aider les grévistes en versant une contribution volontaire aux "caisses de grève" mises en place par les syndicats pour compenser les pertes de salaire des travailleurs les plus modestes engagés dans l'action et perdant donc une part de leurs salaires.

 

Pour cela, par exemple et parmi d'autres initiatives, la France Insoumise organise le #GrevEvent que j'invite à découvrir en cliquant sur l'image ci-dessous...

 

CLIQUEZ POUR SOUTENIR LES GRÉVISTES

 

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10 février 2023 5 10 /02 /février /2023 16:42

 

Mensonges sur une supposée urgence à rétablir les comptes du système de retraite, mensonges sur une pension minimale prétendument promise à 1200 euros, mensonges sur une pseudo prise en compte de la pénibilité, mensonges sur l'espérance de vie, mensonges, mensonges, mensonges !

 

Amis Seynois, la très grande majorité des Françaises et Français est lucide face aux affirmations fallacieuses des bonimenteurs, du Président de la République et son Gouvernement jusqu'aux parlementaires de la droite, autour de leur très réactionnaire chef M. Ciotti, qui se frottent les mains de voir à la manœuvre les soi-disant tenants du « ni droite, ni gauche » pour tenter de réaliser ce qu'eux-mêmes n'ont pas osé entreprendre en 2010 lors de la réforme Woerth sous le gouvernement Fillon-Sarkozy.

 

Oui, toutes les enquêtes d'opinion l'indiquent : de 65 à 80 % de nos concitoyens sont hostiles à cette réforme qui va démanteler l'édifice solidaire et fraternel qu'ont bâti nos anciens au temps du Conseil National de la Résistance.

 

Demain, samedi 11 février, à 10 heures 30, soyons des milliers de Seynoises et Seynois à Toulon, sur la place de la Liberté. Nous le devons notamment aux plus jeunes d'entre nous.

 

 

UNE TRÈS GRANDE MAJORITÉ DE FRANÇAIS OPPOSÉE À LA RÉFORME

 

CLIQUEZ POUR AGRANDIR

Malgré le scandaleux matraquage de désinformation et de mensonges d'État que nombre de médias s'emploient à relayer à longueur de journée, vous connaissez l'enjeu et vous avez certainement pris connaissance des analyses de tous ceux, des plus modérés aux plus radicaux, qui sont hostiles à cette très dangereuse réforme.

 

Mais je me dois de vous livrer tout de même la position arrêtée par mon parti, la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS), qui, comme toutes les organisations des socio-démocrates, socialistes, communistes, écologistes et insoumis, invite les Françaises et Français, quelles que soient leurs opinions, à renforcer la démarche salutaire de prévention du pire engagée par l'ensemble des syndicats de salariés et des organisations de jeunesse des lycéens et des étudiants.

 

Prenez-en connaissance en cliquant sur les images de nos documents pour les agrandir.

 

 

 

LE SAMEDI, CHACUN PEUT VENIR RENFORCER LE MOUVEMENT

 

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Le samedi, c'est possible pour presque tous de prendre part à un rassemblement. Si nous ne faisons pas effort maintenant, alors que le projet de loi est en débat à l'Assemblée Nationale, tous ceux nés après 1960 et les générations à venir vont subir de plein fouet les décisions guidées par seuls intérêts du monde de la grande finance.

 

Le gouvernement ne dispose pas d'une majorité absolue. Il peut reculer... s'il prend enfin conscience du refus catégorique de notre peuple.

 

Seynoises et Seynois, portons demain plus nombreux que jamais la voix de notre ville aussi belle que rebelle, fière d'avoir su se battre pour défendre la République au point de s'être vu décerner la Croix de Guerre pour avoir « résisté aux exigences de l'ennemi ». L'ennemi, aujourd'hui, c'est la classe mondiale des dominants qui font de l'argent sur l'argent et la crise internationale, toujours en campagne sans scrupule pour écraser le peuple, des plus humbles de nos concitoyens aux patrons des moyennes, voire grandes, entreprises qui savent, eux, ce que représente la valeur du travail et de la solidarité par la cotisation sociale partagée.

 

 

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Marc VUILLEMOT

Je vous souhaite une agréable visite.

 

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